Peinture coque
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Peinture coque
Le bateau a rejoint sa résidence de carénage le 2 avril . C'est un ancien garage de réparation automobile spacieux et aéré ( 4 places ). J'étais le premier locataire, un autre bateau devait arriver mais je ne l'ai pas vu.
1er jour
Avant de poncer, j'avais des réparations des suites de la tempête du 19 septembre 2012. Char-Lie avait été sérieusement bousculé et s'était brièvement mais malencontreusement arrimé à son voisin de corps-mort. A cette occasion une cadène et un écrou de balcon arrière avaient partiellement arraché le polyester du pont . Des plaques de renforcement et du gelcoat mastic m'ont servi à panser les blessures.
Je me suis mis ensuite à réfléchir à quelle peinture mettre sur mon « yacht ». Pas évident : la plus chère, une bi-composant me semblait la plus solide, mais c'est aussi une des plus délicates à étaler. Il ne faut pas qu'il fasse trop froid ni trop chaud.
Comme elle revient à 140 euros pour Char-Lie ... En plus, il faut faire des mélanges et ne pas les rater pffffffff ! !
Sur les forums la monocomposant de même type est recommandée par certains, proscrite par d'autres . Elle vaut quand même 95 euros frais d'envoi compris ...
Voilà pour la polyuréthane. D'autres mettent carrément de la glycérophtalique comme sur les murs d'une cuisine et disent que ça rend bien aussi ... Ca vaut encore dans les 60 euros, si c'est pour se craqueler au bout de trois ans ...
Un amateur éclairé me conseille un gelcoat liquide. C'est le plus solide, ça dure vingt ans. C'est moins cher et très tentant, mais je ne suis pas équipé ( pistolet ) pour une telle technique. Ça peut se faire au rouleau, mais un ratage et c'est une peinture aux grumeaux et des heures de ponçage en prime …
2ème jour
J'ai quand même lessivé ma coque. J'ai dû m'allonger pour le dessous et me suis retrouvé les cheveux tout bleus. Quitte pour un shampoing ...
Pour traiter les points de contact avec la remorque, j'aurais voulu que le bateau recule sur les rouleaux, mais je n'y suis pas arrivé. Eh non, je ne suis pas équipé d'une grue ! ! ! J'ai essayé tout un tas d'astuces avec les cordages, des poulies de retour et le treuil : ça a bougé d'à peine un cm ... J'ai alors pensé à plutôt soulever ma coque avec le cric de ma voiture en prenant appui sur le timon de la remorque. Finalement, c'est la solution, ça lève juste de quoi passer le rouleau là où j'ai besoin.
Pas moyen de trouver ma peinture sur Dieppe ni Eu. J'aurais aimé trouvé une PU industrielle, pas forcément nautique pour limiter les coûts. Finalement, j'en ai marre de courir partout pour gagner 50 euros. En plus, n'importe quelle polyuréthane sur une coque de bateau pourrait se craqueler sur une surface moins dure qu'une carrosserie de voiture, par exemple ... Du coup, j'ai commandé par internet de l'Internationale PU bi-composant. Ça fait cher, mais les frais de port ne sont que de 5 euros ( il y en a 2 kg 250! ) et c'est livraison en 48 heures ! !
Comme je suis rentré tout bleu le 1er soir après avoir lessivé sous la coque, j'ai réfléchi pendant toute une nuit de somnolence agitée ... Je rêvais d'un balai articulé plat et résistant, qui ne raye pas pour rincer puis poncer sans me casser le dos ni respirer la poussière de peinture.
J'ai trouvé en grande surface, évidemment au rayon ménage !
9 euros ! ! Ils en font cadeau ...
3ème jour
Donc, c'est un balai plat qui pivote sur 350 °, idéal pour aller sous la coque et même sur les côtés pour épouser les arrondis. Il comporte une plaque rigide recouverte d'une mousse assez dure, mais ça reste une mousse, donc peu agressive en cas de faux mouvement. J'ai d'abord rincé sous la coque avec une toile à pavé ( j'avais déjà tout lessivé la veille ). Le manche est suffisamment costaud pour bien frotter et on peut appuyer de façon satisfaisante même avec la tête articulée qui permet de passer sous le bateau.
Mais mon balai magique a encore servi avec le papier de verre. J'ai collé celui-ci sur la mousse avec du double-face. Ça me stabilisait ma demi-feuille de papier de verre bien à plat et j'ai poncé relativement vite ma coque au bout du manche télescopique ramené à un mètre de long afin de bénéficier d'un peu plus de force et de quoi moins respirer la vieille peinture.
Après, il faut repasser tout à l'acétone ( pffffffff) , mais là ... à la place du papier de verre, j'ai les lingettes du balai comprises dans les 9 euros ! ! !
Pour la bordure, je ponce à la main avec un masque pour respirer car ça se situe à hauteur de visage.
Dans la même idée, pour peindre sous la coque, je prévois déjà de mettre un manche à balai au bout de mon rouleau. Je risque de barbouiller un peu la remorque mais tant pis …
J'ai trouvé un pot de sous-couche PU bi-comp sur Dieppe. 42 Euros : ça couvre 9 m2. Ma coque fait 10 m2. En tirant un peu, ça va le faire. Ce n'est que de la sous-couche ...
Pour les mélanges bi-composant j'ai acheté un batteur mécanique à mayo mu par une manivelle à main. C'est pas donné nom de D ... Presqu'aussi cher que mon balai magique !
J'ai ensuite réfléchi à ce que j'allais mettre sur la liaison coque-pont. En ponçant, je me suis aperçu que ce n’était pas la même peinture que sur la coque. Si je pouvais me risquer à mettre du bi-composant sur cette dernière, il était clair qu'il ne me fallait pas jouer à faire la même chose ici. Du bi-comp sur une ancienne mono et c'est un décollement de l'ancien revêtement assuré … La solution ici ce sera donc le toplac, PU mono de bonne qualité.
Avant de peindre, il faut colmater les trous qui ornent ma bordure de pont. On croirait que Woody Wood Pecker y a oeuvré depuis sa sortie de l'oeuf. Mastic, ponçage des petits trous comme dirait Gainsbourg … Finalement, il en restera de minuscules, je m'en apercevrai quand il sera trop tard, après le 1ère couche de toplac. Je l'avais bien lu que la PU révèle tous les défauts, la vache ! !
4 ème jour
Donc à cet endroit, j'ai commencé par étaler une sous-couche « prékote ». J'ai utilisé une patte de lapin . C'est assez long, mais, comme la surface est pleine de courbes, pas moyen de faire autrement.
Je vais mettre plusieurs sous-couches : j'en ai 750 ml, de quoi peindre le bateau entièrement. Ca ne se garde pas plus de quelques jours une fois ouvert ... Je vais en jeter !
Pour la toplac, j'ai trouvé un pot de 300ml. C'est mieux.
Sur la coque, la bi-composant, c'est encore pire. J'ai déjà foutu un demi pot de sous- couche en l'air. Je n'aurai pas dû la mélanger, je ne croyais pas que j'en aurais assez pour deux couches et en fait oui ... Les indications de la doc sont toujours fausses ... Dommage ! Mais j'ai calculé que là, je pourrai mettre trois couches de la vraie ( à chaque fois : 300 ml de base et 150 de durcisseur ).
5 ème jour
Petit à petit, je deviens le spécialiste de la polyuréthane bi-composant :
Passages du rouleau : 1 ) vertical 2 ) horizontal 3 ) « re »vertical en remontant pour éviter au max les coulis
4) lissage au pinceau laqueur pas plus appuyé qu'avec une marguerite, par bandes de 30 cm environ ...
Bon c 'est pas du pistolet hein ...
Suite à mes premiers essais de peinture PU bicomp, j'ai pu dégager quelques maximes et aphorismes bien apaisants, applicables à tout peintre carrossier amateur débutant … ainsi qu'à toute surface bien entendu :
- Le mieux est l’ennemi du bien …
- Celui qui cherche sa belle -mère ne viendra pas la chercher là … ( En Cauchois : « l'sien qui trache sa bell'mé y viendra pas la cri lao. » )
- " Tout défaut visible à plus de 10 m n'existe pas ! ! " ( dixit un internaute sur forum H et O. )
- La polyuréthane bi-composant fait ressortir les aspérités de moins d'un dixième de mm d'épaisseur alors ... faut pas rêver ! ! !
- Sur les photos c'est nickel. Et quand le soleil arrive de biais ... Je tourne le dos.
- BON DE TOUTES FAÇONS, JAMAIS DE SOLEIL AU TREPORT NA ! ! ! !
- Non pas de souci ce sera chouette quand même. Mais y'a pas à dire, c'est un autre genre de boulot que la peinture à l'eau !
6 ème jour
Première couche d'antifouling.
J'ai choisi un bleu marine ( proche de l'ancien ) qui fait bien ressortir le blanc brillant de la coque .
Finalement, c'est très facile à étaler. Rien à voir avec la polyuréthane. Par contre, ça ne couvre pas beaucoup contrairement à ce que le vendeur m’avait annoncé. J'ai déjà entamé le deuxième pot d'un demi-litre ... En tout cas, ça jette. Dommage que ça ne restera pas comme ça en frottant sur les galets du corps-mort ...
Sinon, grosse misère : mon rouleau de masquage m'a fait une cata. J'avais un doute en me disant qu'il collait un peu fort. L'an dernier, sur le pont, j'avais eu le problème inverse. Ca se décollait au soleil et j'avais bavé. Les jours précédents, j'en ai mis sur de la peinture ancienne et c'était impec. Là, quand j'ai voulu le décoller, il est très mal parti et toute la colle est restée sur ma peinture d'hier. Pire, en passant l'acétone pour nettoyer, je me suis aperçu que par endroits, j'enlevais ma première couche de bi-composant avec la colle. J'ai frotté pendant deux heures rien que pour traiter un côté. Après, il était l'heure d'arrêter pfff ! !
Quand ma colle aura séché ça sera peut-être mieux ... Heureusement que j'ai encore plusieurs couches à passer ( et à poncer ). A chaque jour sa mésaventure.
7 ème jour
Encore 4 heures à frotter pour enlever à peu près toute la colle. Près d'un trois-quart de litre d'acétone en tout … Sans commentaire …
Finalement, il est préférable d'attendre au moins deux jours avant de poser quoi que ce soit sur une couche de peinture.
Mon petit batteur à main pour mélanger ma peinture est complètement bloqué car celle-ci a durci, même plongé dans un bain d'eau. La bi-comp, ça ne pardonne pas ... Deux manchons de patte de lapin, un pinceau et un batteur foutus à chaque couche. En fait non, le batteur, je le récupère en grattant la peinture sèche.
C'est quand même cher un beau bateau ...
J'ai racheté du ruban de masquage de marque. J'en ai mis sur ma peinture bleue d'hier et je n'ai pas eu de souci. J'ai fait la coque en bi-comp ( 2ème couche ). Là aussi, il m'a fallu 2 rouleaux. Le premier peluchait à la moitié de la coque . Plus qu'une couche . Je commence à en voir le bout.
8 ème jour
Après une dernière sous-couche sur la liaison coque-pont, 1 ère couche de TOPLAC . Je l'ai mélangée avec le fond de pot de prékote qui me restait. C'est préconisé par le fabriquant. Du coup, il me reste de quoi mettre au moins deux couches de toplac pure même si j'ai pris un pot tout petit.
J'ai quand même eu une mauvaise surprise. Ma patte de lapin s'est mise à pelucher grave. Quand j'ai voulu la changer ... plus de patte de lapin ! ! ! Je croyais en avoir acheté plein ... J'ai fini au pinceau. C'est plus long, il faut beaucoup lisser.
9 ème jour
Pour la dernière couche de coque, la chaleur s'est invitée. Sous les tôles du garage, la température maximale de travail se rapproche de façon inquiétante. Pas d'autre solution que d'ouvrir la porte, avec le risque que des bestioles viennent se coller à la peinture. Finalement, on est au printemps et une seule petite larve se promènera paresseusement sur une surface déjà sèche.
10 ème jour
Deuxième couche de Toplac. Ma bordure de pont commence à briller. Char-Lie ne fait déjà plus son âge et ce n'est pas fini ...
En serrant les fesses, je pose mon masquage sur ma coque pour la 2 ème couche d'antifouling. Que se passera-t-il au décollage ? Ma PU a séché pendant deux jours, mon masquage n'est plus un premier prix mais une marque dûment estampillée … Tout devrait bien se passer.
Normalement.
Bon, ça se décolle. Faut pas médire … Mais j'ai quand même des restes de colle par endroits. Pas si évident. Bon cette-fois-ci ça part au premier coup de chiffon acétoné. Pas besoin de frotter 6 heures ! ! !
Conclusions définitives ( ? ) à propos de la pose de masquage sur PU bi comp.
- ne pas utiliser de ruban premier prix
- laisser sécher la PU ( Polymérisation ) plusieurs jours
11 ème jour
Finalement, je décide de passer une troisième couche de toplac avant de tracer ma bande déco. D'abord, il me reste de la marchandise et ça finirait sinon à la poubelle ( au prix qu'est le beurre … ). Ensuite, je n'arrive pas encore à avoir un brillant vraiment uniforme. J'ai dû rater quelque chose … Toujours deux jours entre chaque couche : il en faut de la patience ! ! ! Maintenant, j'utilise une patte de lapin en mousse de grande qualité, non poreuse. Quel bonheur ! ! ! Plus de poils qui se collent à la surface.
12 ème jour
Bande déco !!! Elle prendra place sur la partie inclinée de la bordure, en laissant une marge blanche sous mon gris de pont. Pas question de retoucher à la bicomposant de la coque pour une histoire de déco. Bien trop délicat à étaler. Que les puristes du kelt 550 me pardonnent ! ! !
Il me reste un fond de toplac et je me suis procuré du colorant bleu. Je voudrais obtenir un bleu marine qui me paraît mieux adapté au gris un peu terne du pont ( qui était hélas préexistant ) et à l'anti-fouling bleu soutenu. Je vide mon tube de colorant et je n'arrive pas obtenir mieux qu'un bleu France un peu poussé quand même. C'est mieux que rien. Par contre, le toplac a sacrément épaissi, lui qui me semblait tellement liquide quand je l'étalais pur. Je dois même rajouter du diluant en deux fois. L'intérêt de ce phénomène, c'est que je n'aurai qu'une couche à passer pour obtenir ma bande déco …
Finalement, le plus difficile est de positionner le scotch de masquage de façon rectiligne et en deux bandes rigoureusement parallèles …
« Rigoureusement », faut pas y compter.
D'où l'intérêt là encore de ces lamentables maximes et aphorismes déjà cités « çui qui .. etc. etc.»
Étaler une peinture épaisse implique une manœuvre inverse à celle qui prévalait pour la bi-comp :
1 j'étale au pinceau
2 je lisse au rouleau
1er coup de rouleau : je déborde déjà du masquage ! ! Bon début grrrr … Non, je ne pourrai pas passer mon rouleau longitudinalement. Je dois donc m’astreindre à faire le tour de Char-Lie à petit coups de rouleaux verticaux de 4 cm de large …
Le meilleur, c'est quand on enlève le ruban. Une belle ligne bleu France apparaît … avec quelques bavures snif ! Mon masquage bas était sur un plan horizontal et parfois la peinture s'est délicieusement lovée dessous. Il faudra un épisode supplémentaire de grattage de bavures à sec.
13 ème jour
Bavures :
Quelques coups de cutter à effleurements délicats et un chiffon légèrement imbibé de diluant sont venus à bout des bavures les plus criantes.
Parfois, mon parallélisme a les allures hésitantes de retour de soirée bien arrosée : mes 4 cm de largeur de bande déco jouent ici ou là les 3, 9 voire 3,85 … « Cui qui cherche … »
Conclusion
On dira que pour un amateur, l'ensemble ne causera pas plus de 2 ou 3 nuits difficiles à refaire inlassablement sur l'oreiller la peinture du bateau ( j'aurais dû … si j'avais su … ). 2 ou 3 seulement : un moindre mal et c'était le but recherché.
Tout n'a pas été fait vraiment dans les règles de l'art, mais avec volonté, torticolis et transpiration ! Ça compense .
Pour mémoire
1er jour
Avant de poncer, j'avais des réparations des suites de la tempête du 19 septembre 2012. Char-Lie avait été sérieusement bousculé et s'était brièvement mais malencontreusement arrimé à son voisin de corps-mort. A cette occasion une cadène et un écrou de balcon arrière avaient partiellement arraché le polyester du pont . Des plaques de renforcement et du gelcoat mastic m'ont servi à panser les blessures.
Je me suis mis ensuite à réfléchir à quelle peinture mettre sur mon « yacht ». Pas évident : la plus chère, une bi-composant me semblait la plus solide, mais c'est aussi une des plus délicates à étaler. Il ne faut pas qu'il fasse trop froid ni trop chaud.
Comme elle revient à 140 euros pour Char-Lie ... En plus, il faut faire des mélanges et ne pas les rater pffffffff ! !
Sur les forums la monocomposant de même type est recommandée par certains, proscrite par d'autres . Elle vaut quand même 95 euros frais d'envoi compris ...
Voilà pour la polyuréthane. D'autres mettent carrément de la glycérophtalique comme sur les murs d'une cuisine et disent que ça rend bien aussi ... Ca vaut encore dans les 60 euros, si c'est pour se craqueler au bout de trois ans ...
Un amateur éclairé me conseille un gelcoat liquide. C'est le plus solide, ça dure vingt ans. C'est moins cher et très tentant, mais je ne suis pas équipé ( pistolet ) pour une telle technique. Ça peut se faire au rouleau, mais un ratage et c'est une peinture aux grumeaux et des heures de ponçage en prime …
2ème jour
J'ai quand même lessivé ma coque. J'ai dû m'allonger pour le dessous et me suis retrouvé les cheveux tout bleus. Quitte pour un shampoing ...
Pour traiter les points de contact avec la remorque, j'aurais voulu que le bateau recule sur les rouleaux, mais je n'y suis pas arrivé. Eh non, je ne suis pas équipé d'une grue ! ! ! J'ai essayé tout un tas d'astuces avec les cordages, des poulies de retour et le treuil : ça a bougé d'à peine un cm ... J'ai alors pensé à plutôt soulever ma coque avec le cric de ma voiture en prenant appui sur le timon de la remorque. Finalement, c'est la solution, ça lève juste de quoi passer le rouleau là où j'ai besoin.
Pas moyen de trouver ma peinture sur Dieppe ni Eu. J'aurais aimé trouvé une PU industrielle, pas forcément nautique pour limiter les coûts. Finalement, j'en ai marre de courir partout pour gagner 50 euros. En plus, n'importe quelle polyuréthane sur une coque de bateau pourrait se craqueler sur une surface moins dure qu'une carrosserie de voiture, par exemple ... Du coup, j'ai commandé par internet de l'Internationale PU bi-composant. Ça fait cher, mais les frais de port ne sont que de 5 euros ( il y en a 2 kg 250! ) et c'est livraison en 48 heures ! !
Comme je suis rentré tout bleu le 1er soir après avoir lessivé sous la coque, j'ai réfléchi pendant toute une nuit de somnolence agitée ... Je rêvais d'un balai articulé plat et résistant, qui ne raye pas pour rincer puis poncer sans me casser le dos ni respirer la poussière de peinture.
J'ai trouvé en grande surface, évidemment au rayon ménage !
9 euros ! ! Ils en font cadeau ...
3ème jour
Donc, c'est un balai plat qui pivote sur 350 °, idéal pour aller sous la coque et même sur les côtés pour épouser les arrondis. Il comporte une plaque rigide recouverte d'une mousse assez dure, mais ça reste une mousse, donc peu agressive en cas de faux mouvement. J'ai d'abord rincé sous la coque avec une toile à pavé ( j'avais déjà tout lessivé la veille ). Le manche est suffisamment costaud pour bien frotter et on peut appuyer de façon satisfaisante même avec la tête articulée qui permet de passer sous le bateau.
Mais mon balai magique a encore servi avec le papier de verre. J'ai collé celui-ci sur la mousse avec du double-face. Ça me stabilisait ma demi-feuille de papier de verre bien à plat et j'ai poncé relativement vite ma coque au bout du manche télescopique ramené à un mètre de long afin de bénéficier d'un peu plus de force et de quoi moins respirer la vieille peinture.
Après, il faut repasser tout à l'acétone ( pffffffff) , mais là ... à la place du papier de verre, j'ai les lingettes du balai comprises dans les 9 euros ! ! !
Pour la bordure, je ponce à la main avec un masque pour respirer car ça se situe à hauteur de visage.
Dans la même idée, pour peindre sous la coque, je prévois déjà de mettre un manche à balai au bout de mon rouleau. Je risque de barbouiller un peu la remorque mais tant pis …
J'ai trouvé un pot de sous-couche PU bi-comp sur Dieppe. 42 Euros : ça couvre 9 m2. Ma coque fait 10 m2. En tirant un peu, ça va le faire. Ce n'est que de la sous-couche ...
Pour les mélanges bi-composant j'ai acheté un batteur mécanique à mayo mu par une manivelle à main. C'est pas donné nom de D ... Presqu'aussi cher que mon balai magique !
J'ai ensuite réfléchi à ce que j'allais mettre sur la liaison coque-pont. En ponçant, je me suis aperçu que ce n’était pas la même peinture que sur la coque. Si je pouvais me risquer à mettre du bi-composant sur cette dernière, il était clair qu'il ne me fallait pas jouer à faire la même chose ici. Du bi-comp sur une ancienne mono et c'est un décollement de l'ancien revêtement assuré … La solution ici ce sera donc le toplac, PU mono de bonne qualité.
Avant de peindre, il faut colmater les trous qui ornent ma bordure de pont. On croirait que Woody Wood Pecker y a oeuvré depuis sa sortie de l'oeuf. Mastic, ponçage des petits trous comme dirait Gainsbourg … Finalement, il en restera de minuscules, je m'en apercevrai quand il sera trop tard, après le 1ère couche de toplac. Je l'avais bien lu que la PU révèle tous les défauts, la vache ! !
4 ème jour
Donc à cet endroit, j'ai commencé par étaler une sous-couche « prékote ». J'ai utilisé une patte de lapin . C'est assez long, mais, comme la surface est pleine de courbes, pas moyen de faire autrement.
Je vais mettre plusieurs sous-couches : j'en ai 750 ml, de quoi peindre le bateau entièrement. Ca ne se garde pas plus de quelques jours une fois ouvert ... Je vais en jeter !
Pour la toplac, j'ai trouvé un pot de 300ml. C'est mieux.
Sur la coque, la bi-composant, c'est encore pire. J'ai déjà foutu un demi pot de sous- couche en l'air. Je n'aurai pas dû la mélanger, je ne croyais pas que j'en aurais assez pour deux couches et en fait oui ... Les indications de la doc sont toujours fausses ... Dommage ! Mais j'ai calculé que là, je pourrai mettre trois couches de la vraie ( à chaque fois : 300 ml de base et 150 de durcisseur ).
5 ème jour
Petit à petit, je deviens le spécialiste de la polyuréthane bi-composant :
Passages du rouleau : 1 ) vertical 2 ) horizontal 3 ) « re »vertical en remontant pour éviter au max les coulis
4) lissage au pinceau laqueur pas plus appuyé qu'avec une marguerite, par bandes de 30 cm environ ...
Bon c 'est pas du pistolet hein ...
Suite à mes premiers essais de peinture PU bicomp, j'ai pu dégager quelques maximes et aphorismes bien apaisants, applicables à tout peintre carrossier amateur débutant … ainsi qu'à toute surface bien entendu :
- Le mieux est l’ennemi du bien …
- Celui qui cherche sa belle -mère ne viendra pas la chercher là … ( En Cauchois : « l'sien qui trache sa bell'mé y viendra pas la cri lao. » )
- " Tout défaut visible à plus de 10 m n'existe pas ! ! " ( dixit un internaute sur forum H et O. )
- La polyuréthane bi-composant fait ressortir les aspérités de moins d'un dixième de mm d'épaisseur alors ... faut pas rêver ! ! !
- Sur les photos c'est nickel. Et quand le soleil arrive de biais ... Je tourne le dos.
- BON DE TOUTES FAÇONS, JAMAIS DE SOLEIL AU TREPORT NA ! ! ! !
- Non pas de souci ce sera chouette quand même. Mais y'a pas à dire, c'est un autre genre de boulot que la peinture à l'eau !
6 ème jour
Première couche d'antifouling.
J'ai choisi un bleu marine ( proche de l'ancien ) qui fait bien ressortir le blanc brillant de la coque .
Finalement, c'est très facile à étaler. Rien à voir avec la polyuréthane. Par contre, ça ne couvre pas beaucoup contrairement à ce que le vendeur m’avait annoncé. J'ai déjà entamé le deuxième pot d'un demi-litre ... En tout cas, ça jette. Dommage que ça ne restera pas comme ça en frottant sur les galets du corps-mort ...
Sinon, grosse misère : mon rouleau de masquage m'a fait une cata. J'avais un doute en me disant qu'il collait un peu fort. L'an dernier, sur le pont, j'avais eu le problème inverse. Ca se décollait au soleil et j'avais bavé. Les jours précédents, j'en ai mis sur de la peinture ancienne et c'était impec. Là, quand j'ai voulu le décoller, il est très mal parti et toute la colle est restée sur ma peinture d'hier. Pire, en passant l'acétone pour nettoyer, je me suis aperçu que par endroits, j'enlevais ma première couche de bi-composant avec la colle. J'ai frotté pendant deux heures rien que pour traiter un côté. Après, il était l'heure d'arrêter pfff ! !
Quand ma colle aura séché ça sera peut-être mieux ... Heureusement que j'ai encore plusieurs couches à passer ( et à poncer ). A chaque jour sa mésaventure.
7 ème jour
Encore 4 heures à frotter pour enlever à peu près toute la colle. Près d'un trois-quart de litre d'acétone en tout … Sans commentaire …
Finalement, il est préférable d'attendre au moins deux jours avant de poser quoi que ce soit sur une couche de peinture.
Mon petit batteur à main pour mélanger ma peinture est complètement bloqué car celle-ci a durci, même plongé dans un bain d'eau. La bi-comp, ça ne pardonne pas ... Deux manchons de patte de lapin, un pinceau et un batteur foutus à chaque couche. En fait non, le batteur, je le récupère en grattant la peinture sèche.
C'est quand même cher un beau bateau ...
J'ai racheté du ruban de masquage de marque. J'en ai mis sur ma peinture bleue d'hier et je n'ai pas eu de souci. J'ai fait la coque en bi-comp ( 2ème couche ). Là aussi, il m'a fallu 2 rouleaux. Le premier peluchait à la moitié de la coque . Plus qu'une couche . Je commence à en voir le bout.
8 ème jour
Après une dernière sous-couche sur la liaison coque-pont, 1 ère couche de TOPLAC . Je l'ai mélangée avec le fond de pot de prékote qui me restait. C'est préconisé par le fabriquant. Du coup, il me reste de quoi mettre au moins deux couches de toplac pure même si j'ai pris un pot tout petit.
J'ai quand même eu une mauvaise surprise. Ma patte de lapin s'est mise à pelucher grave. Quand j'ai voulu la changer ... plus de patte de lapin ! ! ! Je croyais en avoir acheté plein ... J'ai fini au pinceau. C'est plus long, il faut beaucoup lisser.
9 ème jour
Pour la dernière couche de coque, la chaleur s'est invitée. Sous les tôles du garage, la température maximale de travail se rapproche de façon inquiétante. Pas d'autre solution que d'ouvrir la porte, avec le risque que des bestioles viennent se coller à la peinture. Finalement, on est au printemps et une seule petite larve se promènera paresseusement sur une surface déjà sèche.
10 ème jour
Deuxième couche de Toplac. Ma bordure de pont commence à briller. Char-Lie ne fait déjà plus son âge et ce n'est pas fini ...
En serrant les fesses, je pose mon masquage sur ma coque pour la 2 ème couche d'antifouling. Que se passera-t-il au décollage ? Ma PU a séché pendant deux jours, mon masquage n'est plus un premier prix mais une marque dûment estampillée … Tout devrait bien se passer.
Normalement.
Bon, ça se décolle. Faut pas médire … Mais j'ai quand même des restes de colle par endroits. Pas si évident. Bon cette-fois-ci ça part au premier coup de chiffon acétoné. Pas besoin de frotter 6 heures ! ! !
Conclusions définitives ( ? ) à propos de la pose de masquage sur PU bi comp.
- ne pas utiliser de ruban premier prix
- laisser sécher la PU ( Polymérisation ) plusieurs jours
11 ème jour
Finalement, je décide de passer une troisième couche de toplac avant de tracer ma bande déco. D'abord, il me reste de la marchandise et ça finirait sinon à la poubelle ( au prix qu'est le beurre … ). Ensuite, je n'arrive pas encore à avoir un brillant vraiment uniforme. J'ai dû rater quelque chose … Toujours deux jours entre chaque couche : il en faut de la patience ! ! ! Maintenant, j'utilise une patte de lapin en mousse de grande qualité, non poreuse. Quel bonheur ! ! ! Plus de poils qui se collent à la surface.
12 ème jour
Bande déco !!! Elle prendra place sur la partie inclinée de la bordure, en laissant une marge blanche sous mon gris de pont. Pas question de retoucher à la bicomposant de la coque pour une histoire de déco. Bien trop délicat à étaler. Que les puristes du kelt 550 me pardonnent ! ! !
Il me reste un fond de toplac et je me suis procuré du colorant bleu. Je voudrais obtenir un bleu marine qui me paraît mieux adapté au gris un peu terne du pont ( qui était hélas préexistant ) et à l'anti-fouling bleu soutenu. Je vide mon tube de colorant et je n'arrive pas obtenir mieux qu'un bleu France un peu poussé quand même. C'est mieux que rien. Par contre, le toplac a sacrément épaissi, lui qui me semblait tellement liquide quand je l'étalais pur. Je dois même rajouter du diluant en deux fois. L'intérêt de ce phénomène, c'est que je n'aurai qu'une couche à passer pour obtenir ma bande déco …
Finalement, le plus difficile est de positionner le scotch de masquage de façon rectiligne et en deux bandes rigoureusement parallèles …
« Rigoureusement », faut pas y compter.
D'où l'intérêt là encore de ces lamentables maximes et aphorismes déjà cités « çui qui .. etc. etc.»
Étaler une peinture épaisse implique une manœuvre inverse à celle qui prévalait pour la bi-comp :
1 j'étale au pinceau
2 je lisse au rouleau
1er coup de rouleau : je déborde déjà du masquage ! ! Bon début grrrr … Non, je ne pourrai pas passer mon rouleau longitudinalement. Je dois donc m’astreindre à faire le tour de Char-Lie à petit coups de rouleaux verticaux de 4 cm de large …
Le meilleur, c'est quand on enlève le ruban. Une belle ligne bleu France apparaît … avec quelques bavures snif ! Mon masquage bas était sur un plan horizontal et parfois la peinture s'est délicieusement lovée dessous. Il faudra un épisode supplémentaire de grattage de bavures à sec.
13 ème jour
Bavures :
Quelques coups de cutter à effleurements délicats et un chiffon légèrement imbibé de diluant sont venus à bout des bavures les plus criantes.
Parfois, mon parallélisme a les allures hésitantes de retour de soirée bien arrosée : mes 4 cm de largeur de bande déco jouent ici ou là les 3, 9 voire 3,85 … « Cui qui cherche … »
Conclusion
On dira que pour un amateur, l'ensemble ne causera pas plus de 2 ou 3 nuits difficiles à refaire inlassablement sur l'oreiller la peinture du bateau ( j'aurais dû … si j'avais su … ). 2 ou 3 seulement : un moindre mal et c'était le but recherché.
Tout n'a pas été fait vraiment dans les règles de l'art, mais avec volonté, torticolis et transpiration ! Ça compense .
Pour mémoire
Dernière édition par Danielgre le Sam 16 Jan 2016 - 11:45, édité 2 fois
Re: Peinture coque
Alors là, félicitations Daniel ! Ca brille...
Il y a eu du boulot mais le résultat est là. Char-Lie va faire son petit effet sur l'eau.
Bonnes navigations.
Vincent
Il y a eu du boulot mais le résultat est là. Char-Lie va faire son petit effet sur l'eau.
Bonnes navigations.
Vincent
Plaisir
Merci Vincent.
Finalement, ce fut une occupation très agréable pour un retraité. J'imagine que ce doit être un peu plus stressant quand on n'a que les congés et les week-ends pour tout mener à bien ... Je culpabilise presque ... !
Je t'avais envoyé d'autres photos. Je ne sais pas si tu les as bien réceptionnées ?
Salutations marines
Daniel
Finalement, ce fut une occupation très agréable pour un retraité. J'imagine que ce doit être un peu plus stressant quand on n'a que les congés et les week-ends pour tout mener à bien ... Je culpabilise presque ... !
Je t'avais envoyé d'autres photos. Je ne sais pas si tu les as bien réceptionnées ?
Salutations marines
Daniel
Re: Peinture coque
Bonjour Daniel,
Si, si, j'ai bien reçu les photos. Mais n'étant pas encore en retraite , j'ai un peu oublié de te répondre. Pour cette année, je vais me contenter de refaire l'antifouling de Bélouga mais je n'ai pas du le temps de m'y mettre. Il me faut deux jours de temps sec... Peut-être ce week-end.
Vincent
Si, si, j'ai bien reçu les photos. Mais n'étant pas encore en retraite , j'ai un peu oublié de te répondre. Pour cette année, je vais me contenter de refaire l'antifouling de Bélouga mais je n'ai pas du le temps de m'y mettre. Il me faut deux jours de temps sec... Peut-être ce week-end.
Vincent
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