Entrée d'eau dans le coffre arrière

J'ai  longtemps  cru que de l'eau entrait dans  mon coffre arrière par  le couvercle, au  corps-mort. Régulièrement,   depuis que  je suis propriétaire de Char-Lie, en  montant  à  bord,  je dois  vider  le coffre  d'une quantité  qui  varie  de  20  cl  à  1 litre et  demi selon  le temps passé  et  l'état de la  houle.  Après  l'avoir  asséché avant  une sortie par  mer d'huile,  j'ai eu  l'idée de regarder  au  retour. Il  y avait bien   la  petite  mare habituelle tout au  fond. Je dois  me rendre  à  l'évidence :  cette eau n'entre  pas  par  le couvercle mais (  beaucoup  plus inquiétant)  par  la  coque ! 

J'ai fini  par   identifier,  en passant  le doigt,  une sorte  d'orifice humide (  voir flèche) vers  le  tableau arrière. Ça  ne correspond  évidemment  à aucune  sortie  à  l'extérieur. Ça semble  signifier que j'ai de l'eau entre  les deux  coques  et qu'il  en  entre régulièrement.   Quelqu'un a-t-il   une  idée quant  à  la  provenance  de cette entrée de  liquide ?  Et enfin quant aux  solutions  pour  évacuer l'eau éventuellement prisonnière  à supposer  que j'aie résolu  la question  précédente ?  

Bonjour Daniel,

Je pense que l'eau qui s'infiltre, le fait durant la navigation et pas au mouillage.
Lorsqu'on voit un Kelt 5.50 au mouillage à vide, on constate que le coffre arrière est (chez moi en tous cas) au dessus de la flotaison.
L'eau ne peut donc y entrer qu'en navigation, lorsqu'il est chargé et aussi qu'il gîte à tribord.
L'orifice  que tu désignes sur ton dessin est très haut, pour que l'eau entre par là il faut que l'espace entre les deux coques soit saturé d'eau et cela devrait logiquement se ressentir sur le comportement du bateau vu les kg supplémentaires que cela représente.
Les inflitrations sont souvent notre cauchemar mais sur un bateau de plus de 30 ans qui a navigué dans beaucoup de conditions il est normal que les jointures se laissent aller un peu, 1L1/2 à la semaine ce n'est pas bien grave.
Sur un de mes précédents bateaux (7,5M), suite à un problème de presse étoupe, j'ai embarqué 250L en une semaine et demie ! Il n'en a pas coulé pour autant et navigue toujours.  
Au prochain hivernage, abrite le de la pluie et quand la coque sera sèche, s'il y a de l'eau à l'intérieur tu la verra ressortir par où elle est entrée cela fera une tache humide sur l'antifouling.
Je ne m'en inquièterais pas outre mesure.
Pour évacuer cette eau, moi j'utilise la pompe seringue de chez plastimo, c'est très efficace, en quelques coups tout est asséché.  

Bonnes nav à tous 

Merci de ta  réponse, Thierry  (  experte comme d'habitude  ! ! ).

Cet  orifice est bien humide, j'ai revérifié  depuis... et  il  recèle des  traces rouillâtres qui  ressemblent  à  un passage d'eau ...

pour que l'eau entre par là il faut que l'espace entre les deux coques soit saturé d'eau

C'est bien ce qui  m’inquiète, en fait. Sinon,  j'ai  la fameuse seringue et  j'assèche  avec  une éponge à lessiver. Il existe  des  appareils à  détecter  l'humidité.  Ceux qui sont abordables  sont  invasifs, c'est  à dire qu'ils percent  les parois   . Les  autres sont hors de  prix. L'idéal  serait de m'en faire  prêter  un, ou  de le louer, mais ça ne doit  pas courir  les rues ...

J'ai aussi effectué des détections d'infiltration sur mes bateaux.
Je colle avec du ruban adhésif des feuilles d'essuie-tout (sopalin pour ceux qui sont au Sud de Maubeuge  ) aux endroits incriminés et je vois après quelques jours laquelle est humide, c'est par là que l'eau entre.

C'est  génial,  j'aurais dû  y penser  ! ! !  

Par contre l'eau  entre aussi au corps  mort. Au  Tréport, l'avant-port  n'est que partiellement protégé  de la houle qui  tape  dans le mur, du  quai, ce  qui  occasionne  du  ressac.

Danielgre a écrit:C'est  génial,  j'aurai dû  y penser  ! ! !  

Je n'ai pas de mérite, on m'a refilé le truc sur HéO, je n'ai fait que le mettre en pratique et te le refiler.  

Alors celui-là, il a sacrément étudié la question ! !

Ayons même une pensée compatissante ...


http://voilier.tabasco.free.fr/article.php?ID_ARTICLE=125

Après une dizaine de jours sans rien constater dans le coffre, je peux enfin annoncer que le prbl est résolu à dater d'aujourd'hui.
Par recoupements et après de nombreux tâtonnements, j'ai fini par localiser la fuite dans l'épaisseur de l'orifice d'auto-vidage droit, celui qui est pratiquement contigu au coffre. Si ça avait été l'autre, j'aurais mis bien plus de temps à m'en apercevoir et le fond de coque sous le cokpit se serait probablement rempli au fil des mois ...

Ce qui m'a beaucoup trompé au début, c'est que la fissure se trouvait essentiellement non pas ( comme on aurait pu le croire ) vers le bas, mais sur le côté. Comme j'ai mon moteur hors-bord fixé à cet endroit, c'est un peu par hasard en me penchant vers l'intérieur que j'ai vu un écart assez conséquent ( pas loin d'un mm), mais masqué d'une couche grisâtre.

D'ailleurs, il est fortement probable que les mouvements du moteur sur sa chaise ( coulissante) soient responsables au fil du temps, de ce décalage qui s'est créé entre les deux coques.

J'ai traité toute la circonférence de l'orifice au gelcoat liquide ( pour qu'il pénètre à l'intérieur de la fissure). Je compte en remettre une couche d'ici peu après un léger ponçage.

J'ai peine à imaginer que tant d'eau soit passée pendant des années à cet endroit. La faiblesse date sûrement du temps de l'ancien proprio ( 2011 ). J'avais été ravi de trouver une seringue de vidange dans l'équipement de bord, j'aurais mieux fait de m'interroger ...

Merci à Thierry et  à  quelques  autres  sur H&O pour  m'avoir guidé dans mes recherches sur ce problème qui me causait du souci.

Content que tu ais trouvé la source, si j'ose dire.  
Je ne sais pas chez vous mais ici dans le grand nord, la météo n'est pas terrible.
Des averses espacées par des périodes plus sèches mais souvent grisâtre, de temps en temps une apparition du soleil.
Cela ne donne pas envie de naviguer d'autant que les rafales sont puissantes et que j'ai horreur de mouiller mes voiles pour rien!  
J'espère que ça va s'améliorer, je n'ai pas navigué depuis plus de 10 jours et je suis en congé! Impensable!   

Bonjour,

Je me suis rendu compte de ce problème en arrivant à Sauzon quand j'ai ouvert le coffre arrière pour choper ma deuxième ancre...
Nous venions de faire 5 heures de nav' depuis Groix. D'abord 2h au portant à fond sous spi puis à la suite de la drisse de spi enroulée (et bloquée) autour du winch (par une équipière débutante...) à l'affalage, bord qui nous à emmené après 30 min de lutte pour la debloquer... juste devant la côte sauvage de Quiberon dans 2-3m de houle d'ouest ... On a donc du revenir au près sur Sauzon et malgré une bonne houle et clapot et un bateau pas réputé pour le près j'ai vraiment trouvé que nous n'avancions pas et que nous avions le une mauvaise assiette longitudinale...   J'ai compris quand j'ai ouvert le capot : les pare battages flottaient dedans !!!!   Il y a avait bien 200L de flotte dans le (les) coffre arrière. En effet il n'y a pas de séparation avec le côté babord... J'ai du percer un trou dans le bas de la cloison arrière par l'intérieur du bateau pour vider et on a sortit une bonne 20aine de seaux à l'écope et à l'éponge (2ème escale de la croisière).

C'est un défaut de conception et mettre du gelcoat n'y changera rien. Il va fissurer rapidement avec les vibrations moteur et tu aura le même problème en pire car le gelcoat peut lacher sans prévenir... En plus si ta coques est humide à la pose... et cet endroit mets très très très longtemps à sécher (peu d'aération par là).

Il faut plutôt que tu monte sur chaque passe coque une grosse nable à épaulement de ce type :
http://www.bigship.com/catalogue/accastillage-greement/equipement-deriveur/trappes-et-nables/nable-coinceur-rapide-double-coque
et tu la monte en bourrant de Sika entre les deux coques.

Tu ne visses pas trop fort dans un premier temps. Tu attends que le Sika soit sec (une journée) et tu serre définitivement. Bien sur il faut couper le surplu de la vis sans fin. J'ai mis le coté vis sans fin vers l'exterieur pour que ca soit plus simple à faire.

EVIDEMMENT JE NE PEUX QUE VOUS CONSEILLER DE FAIRE CETTE MODIFICATION A TITRE PREVENTIF !!!! (coûte environ 25 euros...)

L'avantage de cette méthode c'est que tu peux fermer le vide vite quand tu as du monde à bord (à prendre l'apéro par exemple   ) ce qui évite de se retrouver les pieds dans l'eau...

Je vous conseille aussi de monter une petite trappe de visite au point bas de la cloison (sous le cockpit en arrière de la cuisine/tiroir) entre la cabine et les coffres arrière pour vérifier l'absence d'eau. Il ne faut cependant pas qu'elle soit trop grosse en Ø pour ne pas affaiblir la cloison. En plus, vous vous pourrez la laisser ouverte au mouillage pour aider à l'aération.

A+ !